Pharmacopée n°12

Ce matin, l’aphorisme 338 du Gai Savoir de Nietzsche me laisse interrogateur : « Bonheur et malheur sont deux frères jumeaux qui grandissent ensemble, ou comme chez vous, restent petits ensemble. » Certes, le danger du dolorisme n’est jamais très loin. Aussi, ne répétera-t-on jamais assez : ce n’est pas la souffrance qui grandit mais ce que l’on en fait. Chaque jour que Dieu … Read More

Pharmacopée n°11

« « Il m’a offensé, maltraité, opprimé, ridiculisé » ; Si quelqu’un nourrit de telles pensées, la haine ne le quitte jamais. » Voilà ce que je lis dans le Dhammapada. Cela rappelle un exercice de l’école du portique. Les stoïciens, en effet, avaient développé une ascèse pour traquer les jugements de valeur qui viennent embrumer la réalité, exagérer les faits et nous vouer assurément … Read More

Pharmacopée n°10

Henry David Thoreau a dit : « Renouvelle-toi complètement chaque jour. » De plus en plus, je prends conscience que ce n’est pas forcément les grandes épreuves qui nous fragilisent mais plutôt les hauts et les bas du quotidien, la tourbe des menus maux pour parler comme Montaigne, d’où peut-être la nécessité de développer un art de la persévérance : savoir garder le cap … Read More

Pharmacopée n°9

Dans Alexis ou le Traité du Vain Combat, Marguerite Yourcenar dépeint avec une profondeur vertigineuse le conflit intérieur du narrateur qui rédige une longue lettre à sa femme pour lui confier qu’il ne l’a jamais réellement aimée car sa passion va vers les hommes. Alexis dit : « Il est difficile de ne pas se croire supérieur, lorsqu’on souffre davantage, et la … Read More

Pharmacopée n°8

Je ne cesse de revenir à la proposition XLII du livre V de l’Ethique de Spinoza : « Ce n’est pas parce que nous contrarions les appétits lubriques que nous jouissons de la béatitude ; mais au contraire, c’est parce que nous jouissons d’elle que nous pouvons contrarier les appétits lubriques. » Parfois, j’imagine un corollaire au propos du maître : Ce n’est pas quand … Read More

Pharmacopée n°7

Maître Eckhart est à n’en pas douter un maître en détachement. Je m’évertue quotidiennement à me dépouiller de livres, de nourriture parfois, d’habits. Bref, je crois que l’attachement me lie toujours à l’extérieur, au matériel. Mais le suprême attachement, c’est celui qui me ligote à moi-même, au petit personnage que je crois être. C’est pourquoi je trouve un tonique rappel … Read More

Pharmacopée n°6

Ces jours, Maître Eckhart m’accompagne. Sa mystique du détachement m’est une inspiration profonde. Aujourd’hui je lis : « Par la connaissance, j’accueille Dieu en moi ; par l’amour, je pénètre en Dieu. » Que de discours sur la théologie, que de bibliothèques sur l’amour de Dieu ! Comment rester dans un amour vécu, comment vivre chaque instant comme voulu par Dieu ? Voilà l’essentiel à mes … Read More

Pharmacopée n°5

Chaque jour, je tente une heure durant de pratiquer la méditation zen ou quelque chose qui s’en rapproche. Pour marquer le coup, je donne trois coups dans mon gong : au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et me voilà ramené à l’essentiel, au fond du fond où je tente de savourer la paix qui règne malgré toute … Read More

Pharmacopée n°4

Je viens d’entendre ce proverbe zen : « Rien ne sert de tirer sur un brin d’herbe pour le faire pousser… » Devant nos travers, face à la rémanence des passions, nous voulons peut-être arracher une fois pour toutes les mauvaises herbes. De même, par souffrance, tentation est grande de vouloir accélérer les choses, provoquer le destin. A l’égard d’autrui, c’est pareil ! … Read More

Pharmacopée n°3

Le livre Bonheur de la méditation de Yongey Mingyour Rinpotché, publié au livre de Poche m’est une révélation. L’auteur nous prend comme par la main pour nous guider sur la voie de la méditation. Ouvrage très pratique, prodiguant mille et un outils pour ceux que décourage ou rebute ou ennuie la pratique de la méditation silencieuse, autant dire pour beaucoup de … Read More